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Réservoir social

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Introduction

Le concept de réservoir social fait référence à la quantité d’énergie psychique disponible pour les interactions sociales.
Comme un réservoir d’essence, il se remplit ou se vide selon :

  • la nature des échanges,

  • le contexte relationnel,

  • et la structure cognitive et émotionnelle de la personne.

Chez les neurotypiques, ce réservoir se régule spontanément grâce à la satisfaction des besoins d’appartenance et d’échange.
Chez les neuroatypiques (autistes, HPI, TDAH, TSA, etc.), la gestion du réservoir social est plus complexe : les interactions demandent un effort conscient, souvent énergivore, voire épuisant.

Personnes neurotypiques

1. Fonctionnement général
  • Pour une personne neurotypique, le lien social est un besoin vital et source d’énergie.

  • Les interactions permettent la régulation émotionnelle, le sentiment d’appartenance et la stimulation positive du système dopaminergique.

Une soirée entre amis, un échange au travail ou une conversation légère participent à « remplir » ce réservoir.

2. Les mécanismes d’équilibre

Ils alternent naturellement entre :

  • des phases d’engagement social,

  • et des phases de retrait ou de repos.

Leur cerveau social est calibré pour décoder les signaux implicites, les micro-expressions, le ton, le contexte.
Ainsi, les interactions leur demandent peu d’énergie consciente : elles sont intuitives et fluides.

 

3. Risques de déséquilibre

Un réservoir social mal équilibré (isolement prolongé, conflit, surcharge émotionnelle) peut entraîner :

  • anxiété sociale,

  • irritabilité,

  • perte d’intérêt relationnel.

Mais ces déséquilibres sont souvent temporaires : la récupération se fait rapidement grâce à la réintégration dans des liens porteurs.

Personnes neuroatypiques

 

1. Un coût cognitif et émotionnel plus élevé

Chez les personnes neuroatypiques, chaque interaction mobilise davantage de ressources :

  • Analyse consciente des codes sociaux implicites,

  • Contrôle comportemental pour “s’ajuster” à la norme,

  • Gestion du stress sensoriel (bruit, contact visuel, multitâche).

Résultat : le réservoir se vide rapidement, même si la rencontre semble positive.

2. Les particularités selon les profils
  • TSA (autisme) : surcharge sensorielle et sociale, difficulté à interpréter les intentions ; le réservoir se vide très vite.

  • HPI / HPE : hyperempathie ou hypersensibilité, suranalyse des émotions d’autrui, sentiment de décalage → réservoir drainé par la surstimulation cognitive.

  • TDAH : impulsivité sociale, difficulté à doser l’énergie relationnelle, alternance entre hyperconnexion et retrait total.

3. Les conséquences
  • Besoin fréquent d’isolement réparateur, souvent mal interprété par l’entourage.

  • Epuisement social ou “shutdown” : incapacité temporaire à interagir, même avec des proches.

  • Risque d’incompréhension mutuelle : le neurotypique croit à un désintérêt, alors que l’autre cherche simplement à se recharger.

Préserver et réguler son réservoir social

Pour les neurotypiques :
  • Maintenir un réseau social actif et bienveillant.

  • Identifier les relations énergivores (compétition, tension, jugement).

  • Cultiver la gratitude et le soutien mutuel.

Pour les neuroatypiques :
  • Planifier des temps de solitude régénérants sans culpabilité.

  • Privilégier les interactions choisies (authenticité, profondeur).

  • Apprendre à identifier les signaux de vidange : irritabilité, lenteur cognitive, fatigue sociale.

  • Utiliser des activités apaisantes (stimulation sensorielle douce, nature, lecture, musique introspective).